Connecting police for a safer word // 2013
Connecting police for a safer word : tel est le slogan, la phrase d’accroche d’Interpol. Quand je travaillais sur la série d’images If you have any information, please contact us, Je naviguais puis hackais des portraits classifiés Wanted mais ma curiosité me poussait aussi à aller fouiller dans les portraits Missing. Les deux entités se rejoignaient. Dans la catégorie Wanted, tout est catégorisé, classé selon les crimes. On retrouve donc « kidnapping », « rape », etc. On pourrait établir, si les informations nous étaient fournies, une constellation qui relierait les personnes disparues à celles recherchées. Le principe de ces images est binaire : il y a les victimes et les bourreaux mais qu’est-ce qui les différencie physiquement où dans nos sociétés certaines types de populations sont stigmatisées ? A la fin du 19ème siècle Cesare Lombroso, médecin italien, a dressé le portrait du « mal ». En 1878 il publie L’Homme criminel (L’Uomo delinquente). Ces études se basaient principalement sur des signes extérieurs physiques : doigts de pied, nez, tatouage, couleur de peau… Il s’opposait ainsi aux conceptions sociologiques qui avancent que les déviances sont la conséquence du milieu. Certaines de ces thèses ont été utilisées plus tard par le régime nazi. Est-ce que ces signes physiques distinctifs attribués aux criminels sont de nos jours les mêmes, et en existe-t-il encore ?
“Connecting police for a safer word” is Interpol’s slogan and catchphrase.When I was working on the series “If you have any information, please contact us”, my son had just been born. I started browsing and then hacking the portraits on Interpol’s Wanted list. Then my curiosity drove me to snoop around the portraits in the Missing section. Both were anxiety-inducing, especially for a young dad. But both categories started to merge together. Under the Wanted category, everything is categorized and classified by type of crime: kidnapping, rape and so on. Provided with the right information, it would be possible to establish a constellation connecting missing people to wanted people. These images function according to a binary principle: there are “victims” and “perpetrators”. But how can these two groups be differentiated physically in today’s societies, when ever-growing population groups are being stigmatized? In the late 19th century an Italian medic, Dr Cesare Lombroso, drew a portrait of evil in his 1878 essay L’Uomo Delinquente (Criminal Man). His studies were mostly based on external physical signs: toes, nose, tattoo, skin color… Lombroso’s theory went against sociological notions that saw deviance as a consequence of the criminal’s social milieu. Some theses were later used by the Nazi regime. Are the same distinctive physical signs still being associated to criminals today?