Vous étiez-vous ce jour-là ? // 2007
La scène se passe au milieu des années 1960 aux Etats-Unis. Un producteur demande à une journaliste de CBS, Marya McLaughin, ce qu’elle fait et elle répond : “ J’essaie de décider si je couvre ou non une manifestation qui n’aurait pas lieu si on ne la couvrait pas.” Pendant des années, la télévision absorbait à tel point l’événement que, par une sorte d’illusion d’optique, on considérait qu’elle le créait. La télévision est un outil de focalisation des sociétés modernes, celle qui rassembla toute la planète devant les premiers pas d’Armstrong sur la lune, ou celle qui réunit des millions de téléspectateurs devant les journaux de 20 heures. Ces événements ont ceci de particulier qu’ils transcendent les médias, ils regroupent d’immenses audiences en une sorte de célébration collective, selon un rituel immuable. La télévision est depuis 50 ans le vecteur de communication de masse le plus vaste et le plus “global” sur la planète. Elle a accompagné la mondialisation, reste un des objets de consommation les plus produits et est encore dans de nombreux pays le premier signe de richesse dans une habitation.
C’est à partir de ces éléments que mon projet s’est construit. J’ai interrogé une centaine de personnes de toutes âges et de toutes catégories sociales confondues vivant en France. Quel était l’événement politique, culturel ou social le plus marquant qu’il avait vécu à travers le prisme de l’écran de télévision? J’ai choisi les dix qui revenaient le plus fréquemment. Il s’est avéré, sans grande surprise que ces dix images étaient ancrées comme dans l’inconscient collectif. Je décidais de les remettre en scène dans un contexte contemporain sans essayer de reproduire à l’identique un contexte particulier. Face à mes images, le spectateur est invité à interroger sa mémoire intime en regard avec ces événements appartenant à la mémoire collective.
Where were you this day?
The scene takes place in the middle of 1960s in the United States. A producer asks to a journalist of CBS, Marya McLaughin, what she is doing and she answers: » I try to decide if I cover or not a event which would not take place if we did not cover her(it) « . During years, the television so absorbed the event that, by some kind of optical illusion, we considered that it created it. The television is a tool of focalization of the modern societies, gathered the all planet in front of the first steps of Armstrong on the Moon or the one who assembles millions of televiewers in front of the TV news. These events have this of private individual that they transcend the media; they together regroup a wide audience in a kind of collective celebration, according to an unchanging ritual. The television is since approximately 50 years the vastest and » the most global » vector of mass communication on the planet. It accompanied the globalization, stays one of the most produced objects of consumption and is still in numerous countries the first sign of wealth in a house. The television screen, beyond messages or programs that it broadcasts, is energy, it is a part of our intimacy.
It is from these elements that my project was built. I questioned a hundred of persons of all ages and from any social categories living in France. What was the political, cultural or social out standing event that they had lived through out their television’s screen? I chose the ten most recurrent ones. It turned out, naturally, that these ten images were ingrained in the collective unconscious. I decided to put them back in scene in a contemporary context without trying to reproduce as before a particular context. In front of my images, the spectator is invited to question his intimate memory in opposition with these events belonging to the collective memory.