If you have any information, please contact us / 2013
Série de 8 photographies, 50 x 70 cm, Tirage lambda présenté entre deux plaques de plexiglas.
Chaque image est un montage, une superposition de plusieurs dizaines de portraits de criminels recherchés où les catégories des crimes sont confondues : narco-trafiquants, délinquants sexuels, terroristes, etc. “If you have any information, please contact us”. Ainsi s’adresse Interpol à ses lecteurs. Cette requête de l’Organisation internationale de police criminelle basée à Lyon, figure sur les fiches d’identification des criminels recherchés par la structure. Interpol produit de l’image. Un stock lentement constitué, archivé, régulièrement actualisé. Toujours dans cet élan de la base de données, l’artiste est venu hacker cette banque de portraits. Cette matière brute, cette masse d’images froides, lui aussi l’a récoltée lentement. Une appropriation d’images et de signes qui participe d’un détournement. Détournement d’un stock visuel initialement constitué pour alimenter dans le même temps chasse à l’homme, justice, ordre social, culture de la délation. Entre Brazil et Gattaca se trouve Interpol, dont la volonté de tout contrôler ainsi que la pensée tiennent dans son slogan : “Connecting police for a safer world”. Alors on détourne, pour réhabiliter une idée. Ces photographies ont été initialement produites pour servir la science. Mais une science qui ne produit que des chiffres, qui ne voit que des menaces, à l’endroit où elle devrait soigner les maux de l’humanité. Alors on réhabilite l’idée que nous ne sommes pas seuls à vivre à l’abri de la folie. On réhabilite l’idée qu’aux racines du mal, aucun monstre ne se cache. Il n’y a que nous.
Théophile Pillault, 2013.
Series of 8 photographs, 50 x 70 cm, Lambda prints presented between two plexiglass plates
Each image is a montage, a superposition of dozens of portraits of wanted criminals where the categories of crimes are confused: narco-traffickers, sex offenders, terrorists, etc. "If you have any information, please contact us" is how Interpol addresses its readers. This request from the international organization of criminal police based in Lyon appears on documents that identify criminals wanted by the agency. Interpol - this invisible «us» - products images. A stock slowly created, archived, regularly updated. In this database, Guillaume comes to hack the bank of portraits. This raw material, this mass of cold images, he harvested them slowly. An appropriation of images and signs that contribute to a deviation. Hijaking a visual stock initially created to feed manhunts, justice, social order, a culture of informants. Here, we bring back to life the idea that we are not alone to live safe from the madness. We bring forward the idea that at the roots of evil, there is no monster hiding. There is only us.
Théophile Pillault, 2013.